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On peut donner des leçons de morale
Quand on possède bonne soupe et bon feu
Mais quand on ne possède que peau de balle
On prend son plaisir où l'on peut
Dans le quartier, on me blague
Je suis un pilier de bistrot
C'est vrai qu'avec les pochards, je divague
Chaque fois que j'ai le coeur trop gros
D'autres cherchent des trucs compliqués
Mais comme j'ai horreur du chiqué
Moi, c'est au bord du comptoir
Que je prends tous les soirs
Mon apéro
Je discute avec le patron
Je l'appelle par son petit nom
Ben c'est un bon gros
Comme les mâles je lui dis:
'Arthur, vas-y!'
Et je te lui joue la tournée au zanzi
Le phono joue une java
L'ennui doucement s'en va
Tout me semble beau
Et je noie mon ennui profond
Pour une heure tout au fond
D'un apéro
Sur mes seize ans, comme j'étais belle gosse
Tous les gars me faisaient du boniment
Alors je me suis mise à faire la noce
C'est venu, je ne sais pas comment
Y me payaient tout sans rien dire
J'avais voiture et hôtel
Mais il fallait toujours sourire
Le coeur barbouillé de fiel
Et je rêvais d'un petit mécano
Qui ne m'offrirait que des bécots
Alors, pour chasser le noir
Je buvais dans tous les bars
Des apéros
Grimpée sur un tabouret
Trempé dans mon gobelet
Un chalumeau
Et devant l'air fatigué des danseurs
Je me sentais prise par le chazes du chausseur
Plus que moi riche d'amour
Il embrassait chaque jour
Une dactylo
Et je n'avais pour consoler
Mon coeur si désolé
Que les apéros
Mais les cocktails me tournaient la tête
Alors j'ai bientôt plaqué le métier
Me revoilà, bon Dieu que la vie est bête,
Revenue dans mon vieux quartier
La revoilà ma petite église
Et chez moi rien n'a changé... rien!
Rien, sinon mon coeur, cette prison grise,
A qui tout reste étranger
Hélas, le bonheur n'a qu'un temps
Voyant que l'amour foutait le camp
Je suis revenue au comptoir
Où l'on me payait le soir
Des apéros
Je ne crois plus à rien du tout
Patron, encore un coup!
Et du costaud
C'est embêtant, oui, quand je revois les cieux
Et dans mon rêve je pêche des rêves bleus
Affalée par le coups durs
J'ai pas mis la main sur le bon numéro
Le numéro
Et mon coeur vide d'amour
N'a plus son vrais secours:
Les apéros
Edith Piaf
Mon Apéro
Mon Apéro
On peut donner des leçons de morale
Quand on possède bonne soupe et bon feu
Mais quand on ne possède que peau de balle
On prend son plaisir où l'on peut
Dans le quartier, on me blague
Je suis un pilier de bistrot
C'est vrai qu'avec les pochards, je divague
Chaque fois que j'ai le coeur trop gros
D'autres cherchent des trucs compliqués
Mais comme j'ai horreur du chiqué
Moi, c'est au bord du comptoir
Que je prends tous les soirs
Mon apéro
Je discute avec le patron
Je l'appelle par son petit nom
Ben c'est un bon gros
Comme les mâles je lui dis:
'Arthur, vas-y!'
Et je te lui joue la tournée au zanzi
Le phono joue une java
L'ennui doucement s'en va
Tout me semble beau
Et je noie mon ennui profond
Pour une heure tout au fond
D'un apéro
Sur mes seize ans, comme j'étais belle gosse
Tous les gars me faisaient du boniment
Alors je me suis mise à faire la noce
C'est venu, je ne sais pas comment
Y me payaient tout sans rien dire
J'avais voiture et hôtel
Mais il fallait toujours sourire
Le coeur barbouillé de fiel
Et je rêvais d'un petit mécano
Qui ne m'offrirait que des bécots
Alors, pour chasser le noir
Je buvais dans tous les bars
Des apéros
Grimpée sur un tabouret
Trempé dans mon gobelet
Un chalumeau
Et devant l'air fatigué des danseurs
Je me sentais prise par le chazes du chausseur
Plus que moi riche d'amour
Il embrassait chaque jour
Une dactylo
Et je n'avais pour consoler
Mon coeur si désolé
Que les apéros
Mais les cocktails me tournaient la tête
Alors j'ai bientôt plaqué le métier
Me revoilà, bon Dieu que la vie est bête,
Revenue dans mon vieux quartier
La revoilà ma petite église
Et chez moi rien n'a changé... rien!
Rien, sinon mon coeur, cette prison grise,
A qui tout reste étranger
Hélas, le bonheur n'a qu'un temps
Voyant que l'amour foutait le camp
Je suis revenue au comptoir
Où l'on me payait le soir
Des apéros
Je ne crois plus à rien du tout
Patron, encore un coup!
Et du costaud
C'est embêtant, oui, quand je revois les cieux
Et dans mon rêve je pêche des rêves bleus
Affalée par le coups durs
J'ai pas mis la main sur le bon numéro
Le numéro
Et mon coeur vide d'amour
N'a plus son vrais secours:
Les apéros